Paronychies chroniques : une étude de 130 cas - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
Les paronychies chroniques sont liées à une inflammation des tissus péri-unguéaux, replis sus-unguéal et/ou latéraux évoluant depuis plus de 6 semaines. Leurs causes sont multiples, le plus souvent liées à la disparition de la cuticule [1 ].
Buts |
Étudier les particularités épidémio-cliniques et étiologiques des paronychies chroniques dans notre contexte à travers une série de 130 cas.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective menée au service de dermatologie du CHU de Casablanca entre 2006 et 2017. Tous les cas de paronychies chroniques diagnostiqués durant cette période étaient inclus. Les données épidémiologiques, cliniques et étiologiques étaient collectées à travers des fiches préétablies.
Résultats |
Cent trente cas étaient colligés, incluant 108 femmes et 22 hommes. L’âge moyen était de 42 ans. Quarante patients étaient suivis pour diabète ou autre immunodépression. L’exposition aux irritants était retrouvée chez 63 patients (48 %). Une atteinte polydactylique des mains était notée dans 90 cas (69 %). Le repli proximal était affecté dans 88 cas (67 %). La dystrophie unguéale était observée chez 77 patients (59,23 %). Le Candida était isolé dans 86 cas (66,15 %). L’eczéma de contact était directement en cause dans 25 cas (19 %). D’autres étiologies étaient retrouvées notamment le psoriasis dans 9 cas (7 %), l’onychotillomanie dans 4 cas (3 %), la prise médicamenteuse (rétinoïdes, chimiothérapie, étanercept) dans 3 cas (2 %), des tumeurs bénignes dans 2 cas (1,5 %) et la rétronychie dans un cas (0,7 %). Sur le plan thérapeutique, l’éviction d’irritants et l’utilisation de dermocorticoïdes était de mise. Les antifongiques systémiques étaient prescrits chez les patients ayant une surinfection mycosique.
Conclusion |
La dermatite de contact est l’étiologie la plus rapportée de paronychie chronique. Cependant, dans notre étude, le Candida représente la cause la plus retrouvée avec notamment une atteinte polydactylique des mains. En effet, c’est un agent pathogène qui s’associe souvent à une paronychie chronique, toutefois, il n’est pas considéré comme agent causatif, mais plutôt comme une colonisation fongique secondaire faisant suite à une perturbation de la barrière formée par l’éponychium et l’ongle en raison d’une irritation chronique [2 ]. Cette dernière représente un facteur de risque établi, retrouvé chez 48 % de nos patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 145 - N° 4S
P. A42 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?